La religion

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Quelques définitions pour commencer à délimiter nos réflexions et à faire une proposition sur une manière qu’aurait la philosophie de s’emparer de ce concept.

Etymologie: origine latine : religio (scrupule (attention scrupuleuse), sentiment, croyance) mais aussi religare (lier, rattacher) de même racine que obligare (obligation de la pratique religieuse, ou liens entre les hommes et dieux ou entre les hommes)

Définition générale : Ensemble d'actes rituels liés à la conception d'un domaine sacré distinct du profane, et destinés à mettre l'âme humaine en rapport avec dieu.
Reconnaissance par l'humain d'un pouvoir ou d'un principe supérieur de qui dépend sa destinée et à qui obéissance et respect sont dus; attitude intellectuelle et morale qui résulte de cette croyance, en conformité avec un modèle social et qui peut constituer une règle de vie.

Définition générale philosophique : Ensemble de croyance ou de rites collectif orientés vers une nature supérieure, voire divine.

Approfondir la définition philosophique :

Les croyances religieuses sont des convictions, comme le fait de croire en un seul Dieu ou plusieurs, à l’immortalité de l’âme, au paradis. L’ensemble des croyances constitue la doctrine souvent contenue, dans des textes et leurs commentaires.

Ces croyances se traduisent par des actes rituels qui manifestent le respect à cette réalité supérieure et divine. Certaines religions n’ont pas de Dieu, comme le Bouddhisme, puisque Bouda est un sage, un guide vers l’illumination, la lumière, la connaissance.

Enfin comme la précisé Durkheim (philosophe, sociologue : 1858-1917) dans son ouvrage « les formes élémentaires de la vie religieuse » sortie en 1912, il semble difficile de trouver une société sans religion et celle-ci semble délimiter une sphère sacré et une sphère profane.

Synthèse :

Avant de définir l’homme comme un « animal religieux », il faut bien voir que certaines des plus anciennes sociétés nous ont laissé des traces de leurs attitudes religieuses. Pouvons nous en conclure que l’homme du paléolithique inférieur était religieux, nous ne pouvons ni l’affirmer ni le nier. En revanche nous pouvons dire que l’homme a laissé des traces par des symboles de sa pensée, sa manière de voir le monde, ce rapport entre lui et l’existence.

Si l’attitude religieuse semble un trait commun à tous les hommes, les religions sont diverses.
Le terme latin religio semble renvoyer à l’idée de « lien ». ce serait le lien des hommes avec le divin. Cette interprétation chrétienne est contestée. Il se serait agit plus anciennement d’un lien matériel, des nœuds exigés par l’accomplissement d’un rite. Quant au mot religiosus a gardé le sens de soin scrupuleux apporté a faire quelque chose (garder religieusement un secret). La religion traduirait une attitude de révérence craintive devant les mystère de l’existence, variante du sentiment du sacré.

L’idée du divin exprime ce qu’il y a de commun entre les religions et les croyances très diverses. Un seul Dieu ou plusieurs ?. Cette différence parait relativement simple, mais si l’on se tourne vers les religions plus anciennes le thème dominant semble beaucoup plus vague. C’est un sentiment de dépendance à l’égard d’une réalité incontrôlable, essentiellement d’un point de vue vital. Autours du divin s’organise une représentation de l’univers, une réponse aux questions sur la destiné humaine, la vie, la mort, la souffrance. Derrière les Dieux aux divers visages, on (les spirituels) distingue un unique absolu, un principe suprême.

Il est important de connaître la place du mythe dans l’univers religieux. Avant de commencer il convient de distinguer la mythologie et le mythe.
Pour les hommes de l’âge classique la mythologie, parfois nommé fable, est entièrement imaginaire. Comme religion elle est morte. En revanche le mythe est vivant, il se présente comme une histoire vraie. Il sert de modèle à la réalité. La vérité mythique explique pourquoi l’homme est ce qu’il est, pourquoi il naît et meurt, pourquoi il est sexué. Le mythe raconte un événement primordial qui sert de modèle aux événements significatifs de l’existence. Dans les religions archaïques on évoque se temps primordial ou les hommes se mêlaient au dieux avant leur expulsion du paradis terrestre.

La frontière entre philosophie et religion est floue sauf dans les cas extrêmes. Une religion demeure pour un philosophe un réservoir de symboles. Platon termine un certains nombre de ces dialogues par des mythes qui sont des variations personnelles des croyances communes. Quant au croyant il cherche l’intellection de sa foi. Il cherche à penser les données de la révélation et à y intégrer les fruits du raisonnement.

En même temps s’élabore des visions du monde étrangère à toutes religions et des éthiques en rupture avec les églises. Cependant par un mouvement inverse, Auguste comte s’attache à l’institution religieuse. Il l’a croit nécessaire pour lier les hommes les uns aux autres à travers les siècles et intégrer l’individu à la société. Athée par conviction, il s’est efforcé de forger une religion ou l’Humanité prenne la place de Dieu. Alain tient les religions pour des contes dans lesquels il ne faut chercher aucunes vérités factuelles. Il y trouve du bon sens sous les métaphores.

La religion est axée sur la foi et la pratique, en même temps qu’elle constitue un lien de l’individu à la collectivité. Un texte ancien hindou décrit la condition humaine, comme un homme enlevé loin de sa ville les yeux bandés. On espère que quelqu’un viendra lui prendre la main. On retrouve ici les thèmes de l’abandon et de la désorientation. D’autres histoires ou mythes vont dans le même sens (homme exilé d’un paradis, âme tombée dans la matière). A l’homme désorienté le mythe apporte des repères. La vie est difficile voir impossible si l’on reste désorienté.